Ordre exécutif 9066

L’Executive Order 9066 (également connu sous le nom d’Executive Order 9066 ou Presidential Executive Order 9066) est un ordre exécutif émis pendant la Seconde Guerre mondiale par le président Franklin D. Roosevelt.

Signé le 19 février 1942 en réponse à l’attaque japonaise sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Ce décret a été pris en tant que décret d’application de la loi du 20 avril 1918 relative à la sécurité nationale en temps de guerre.

Elle habilitait le secrétaire à la Guerre à désigner des zones dites militaires d’où toutes les personnes ou certaines d’entre elles, tant les résidents locaux que les étrangers, pouvaient être expulsées.

En pratique, elle s’applique aux membres des nations dites ennemies, c’est-à-dire aux personnes de nationalité allemande, italienne et japonaise, ces dernières étant de loin les plus touchées. Cela a conduit à leur internement dans des camps d’internement américains.

Lois et actes ultérieurs

Le 20 février 1942, le secrétaire à la Guerre Henry Stimson autorise le lieutenant-général John L. DeWitt à mettre en œuvre l’ordre exécutif du président. Le 2 mars de la même année, il promulgue l’ordre exécutif n° 1, faisant de toute la zone côtière potentiellement menacée par une attaque japonaise une zone militaire.

De facto, cela couvrait la totalité des États de l’Oregon et de Washington, de la Californie et de l’Arizona.

Bien que le décret lui-même n’ait pas précisé l’éventail des nationalités, ce décret délimitait déjà les obligations des étrangers d’ascendance japonaise, allemande et italienne, ainsi que des Américains d’ascendance japonaise (mais pas par analogie d’ascendance européenne), de signaler à l’avance les changements de résidence à l’autorité compétente.

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En outre, DeWitt a initialement demandé le retrait volontaire des personnes d’ascendance japonaise des zones désignées ailleurs aux États-Unis.

Suite à l’Executive Order 9066, le président Roosevelt a émis un autre Executive Order, désigné 9095, le 11 mars 1942, établissant l’Office of Alien Property Custody au sein de l’Office of Emergency Management, avec des pouvoirs relativement larges sur la gestion des biens des États ennemis et de leurs ressortissants.

Le 16 mars 1942, le lieutenant général DeWitt émet l’ordre exécutif n° 2, désignant les installations militaires dans les États du Nevada, du Montana, de l’Utah et de l’Idaho. Outre l’élargissement du territoire, l’approche a également changé, les expulsions volontaires ayant été remplacées par des transferts de population obligatoires.

Le président Roosevelt a également émis l’Executive Order 9102 le 16 mars 1942, établissant une nouvelle War Relocation Authority (WRA) sous l’Office of Emergency Management. Milton S. Eisenhower, frère du futur président Dwight D. Eisenhower, est alors nommé directeur de l’Autorité.

Le 21 mars 1942, le Congrès a promulgué la Public Law 503, qui permet de sanctionner les infractions commises à l’intérieur des installations militaires, notamment la désobéissance à une demande de quitter une zone ou, à l’inverse, le fait de voyager en bravant une interdiction. La punition était passible d’amendes et d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an.

Le 24 mars 1942, le lieutenant général DeWitt publia l’ordre exécutif n° 3, imposant un couvre-feu nocturne aux personnes provenant d’États ennemis et aux Américains d’origine japonaise dans les huit complexes militaires précédemment établis.

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Même en dehors des heures de nuit, ils devaient être confinés essentiellement dans un rayon de 5 km autour de leur résidence, de leur lieu de travail ou sur la route entre ces lieux. Il leur était également interdit de posséder des armes à feu, des munitions, des bombes et d’autres matériels et équipements militaires utilisables pour l’espionnage.

Au cours de la dernière semaine de mars, DeWitt commence à émettre un grand nombre d’ordres d’expulsion d’installations militaires. L’expulsion proprement dite était généralement précédée d’une fouille aux « postes de contrôle civils ».

Par l’ordre n° 4 du 27 mars 1942, le lieutenant général DeWitt a émis une interdiction générale de quitter l’enceinte militaire n° 1 (une zone de 100 miles le long de la côte) à moins d’y être autorisé ou d’en recevoir l’ordre direct.

Internement

Pour des informations plus détaillées, voir l’article L’internement des Américains d’origine japonaise.

Dans la pratique, la réinstallation consistait en un internement dans des centres dits de rassemblement, en préalable à une réinstallation dans des camps dits de relocalisation/centres de réinstallation.

Les centres de rassemblement sont supervisés par l’administration du contrôle civil en temps de guerre (WCCA), tandis que les centres de relocalisation sont supervisés par deux agences : les deux centres de l’Arizona, qui sont les premiers à être établis et qui comprennent plus de 30 000 détenus, sont supervisés par le Bureau des affaires indiennes, dirigé par John Collier.

Les autres centres, qui comptent quelque 80 000 personnes, relèvent de l’Office of War Relocation, dirigé d’abord par Milton S. Eisenhower, puis par Dillon Myer.

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Environ 90 000 personnes se sont rendues dans les centres de relocalisation en passant par les centres de rassemblement, quelque 20 000 y ont été évacuées directement, environ 2 000 autres y sont arrivées depuis des camps de détention ou de rétention de fortune, et près de 6 000 enfants sont nés dans les centres de relocalisation pendant que leurs parents s’y trouvaient.

Le nombre d’Américains d’origine allemande internés est estimé à 10 000 et celui des Américains d’origine italienne encore moins.

Il n’y a pas eu de grande résistance de la part de la population internée, et la plupart ont maintenu une attitude résignée. De plus, étant donné le sentiment antijaponais dans la société, de nombreuses personnes ont également considéré l’internement comme un refuge contre les attaques du reste de la population. Seul un petit pourcentage a refusé d’obéir aux ordres ou a fait valoir ses droits devant les tribunaux.

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