Duel dans l’Atlantique

Film d’action tendu sur la guerre navale, « Duel dans l’Atlantique » réduit la Seconde Guerre mondiale à une élégante bataille d’esprit entre un destroyer américain et un U-boot allemand.

Le destroyer USS Haynes patrouille dans l’Atlantique Sud sous le commandement du capitaine Murrell (Robert Mitchum). Les journées sont longues et les hommes ont envie d’action. Lorsque le radar capte les signaux d’un navire ennemi, Murrell se lance à sa poursuite et rattrape un U-boot allemand commandé par le capitaine von Stolberg (Curd Jürgens) qui se dirige vers un rendez-vous important.

Murrell a une attitude fataliste, ayant été confronté aux horreurs des pertes militaires en mer, tandis que von Stolberg est las de la guerre et sceptique à l’égard du parti nazi.

Les deux hommes sont des commandants astucieux, et un jeu mortel de chat et de souris s’ensuit alors que les deux navires se surpassent l’un l’autre. Murrell tente d’anticiper le moindre virage de navigation de von Stolberg et lance des grenades sous-marines pour attaquer le U-boot, tandis que le commandant allemand déploie subterfuges et courage pour s’échapper, se cacher et lancer des attaques à la torpille lorsque l’occasion se présente.

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Une partie d’échecs en mer aux conséquences mortelles, « Duel dans l’Atlantique » recherche les personnages derrière la guerre et dépouille le conflit de sa complexité géopolitique.

Adapté du roman de 1956 de Denys Rayner, vétéran de la bataille de l’Atlantique, la lutte pour la suprématie mondiale entre des idéologies qui s’affrontent devient ici un duel en tête-à-tête entre deux navires ennemis qui se rencontrent par hasard dans l’océan vaste et solitaire.

Le réalisateur Dick Powell construit la force du film sur les personnalités des deux commandants, prenant le temps de définir Murrell et von Stolberg comme des hommes de guerre qui souhaiteraient ne pas l’être. Murrell porte les cicatrices émotionnelles d’un navire et d’un amour perdus, mais au lieu de se retirer, il affiche une détermination d’acier et le courage de défier les limites.

Von Stolberg est trop avisé pour avaler la ferveur du Troisième Reich et porte un mépris particulier pour Adolf Hitler, comme en témoigne le fait qu’il jette nonchalamment sa veste pour couvrir le mot « Führer » qui domine l’intérieur du sous-marin. Il observe également avec un mélange de stupéfaction et de dégoût la ferveur d’un jeune sous-marinier pour la cause.

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Robert Mitchum et Curd Jürgens sont tous deux en grande forme, affichant une autorité tranquille et un leadership analytique, avec des risques calculés pour gagner le respect de leurs hommes. Dans une distribution secondaire relativement peu puissante, les capitaines sont entourés d’officiers loyaux.

Theodore Bikel est Heinie, le vieil ami de von Stolberg à bord du sous-marin. Al Hedison est le lieutenant Ware, l’officier exécutif de Murrell, tandis que Russell Collins est le médecin de l’USS Haynes, et le collègue le plus fiable du capitaine.

« Duel dans l’Atlantique » se déroule entièrement en mer, et les effets spéciaux sont excellents pour l’époque. La seconde moitié du film atteint et maintient un niveau de tension délicieusement élevé lorsque les deux navires se rapprochent l’un de l’autre et que les deux capitaines réalisent qu’ils ont affaire à un adversaire de taille.

Le point culminant combine l’affrontement corps à corps entre des équipes construites pour la guerre avec l’humanité d’hommes qui comprennent que, lorsque les combats seront terminés, il y aura un monde à reconstruire.

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