Ma grande amie Anne Frank

Pourtant, l’histoire d’Anne Frank continue de séduire, de fasciner et de déranger par le nombre de détails, de couches et de versions qu’elle a générés. Ma grande amie. Le plus récent vient d’arriver sur Netflix, My Great Friend Anne Frank qui tente d’entourer son personnage et aussi ceux qui l’ont entouré, sans perdre le canal d’accès.

Le film, une production néerlandaise réalisée par Ben Sombogaart, qui a été nommé aux Oscars internationaux il y a près de 20 ans pour Twin Sisters, est un autre portrait des camps de concentration et l’histoire de la jeune fille qui a vécu pendant des mois cachée dans le grenier familial, mais cette fois du point de vue de Hannah Goslar, qui se présente comme la meilleure amie d’Anne.

Hannah a été envoyée avec son père et sa jeune sœur dans un camp de travail et découvre sans le savoir que son lien avec Ana a dépassé le cadre du quartier. Soigneusement et élégamment filmé, le film apaise les fans du genre qui cherchaient probablement une nouvelle copie, bien qu’ici l’histoire soit entrecoupée à deux époques différentes, et dans deux analyses proposées, l’amitié entre les filles guidant les événements.

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Il s’agit d’une immersion dans l’histoire et les impressions d’Hannah, qui est parallèle à son amie, mais a eu une vie différente, avec des parents plus répressifs, moins de liberté de pensée, des engagements domestiques plus importants et une propension à la fidélité au-delà de l’imagination.

Il serait plus intéressant que Mon grand ami Anne Frank aille au-delà de l’écrémage et laisse sa protagoniste encore plus partiale et otage d’une imagination prodigieuse sur son environnement, y compris sa propre amitié.

À maintes reprises, il est suggéré qu’Hannah était plus dévouée à Ana, et le film manque l’occasion de rendre cette relation plus tridimensionnelle, en donnant plusieurs côtés de l’observation et en permettant au film une plus grande ambiguïté concernant ses personnages.

Dans le cadre présenté, My Great Friend Anne Frank ne parvient pas (ou renonce délibérément, après tout il s’agit d’une héroïne mondiale) à donner à Anne une apparence différenciée, même si cette suggestion est présentée.

Ici, si My Greatest Friend Anne Frank finit par prendre une structure typique d’un long métrage de lycée américain, avec une amitié bousculée par l’intervention de filles plus populaires, cela donne au personnage historique une couche non présentée auparavant, ici légèrement futile et d’un caractère naissant, disons fluctuant.

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Il s’agit d’informations encore nouvelles sur une idole qui représentait la résilience et le triomphe de l’esprit humain, qui pourraient être encore plus profondes ici, et qui montrent une dose d’humanité, loin de la canonisation.

Avec une production précise et des détails de direction artistique et de conception de costumes qui rendent le produit plus raffiné, nous transportant dans l’environnement en question, le film fait également attention à la langue, étant parlé en néerlandais et en allemand, et éloignant de temps en temps ses personnages de la compréhension.

My Greatest Friend Anne Frank n’est pas un blockbuster de genre, mais pour ceux qui ont suivi tant de récits similaires, certains s’approchant même exactement de cette histoire, on se sent déjà proche d’une histoire horrible qui est arrivée à une adolescente, ici aussi piégée dans un environnement approprié à son âge, et donc beaucoup plus humanisée, bien que cela lui donne aussi (ainsi qu’à son partenaire de scène) un degré d’affectation qui dérange ceux qui ne se soucient pas de son âge.

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Ma grande amie Anne Frank, au lieu de se contenter d’exalter la mémoire d’une jeune fille qui a réellement vécu une histoire tragique et cruelle, s’en tient également à sa réalité au moment des faits, et ce faisant, fait de son héroïne une fille ordinaire, avec une amitié d’adolescence qui aurait pu avoir d’innombrables ramifications si la guerre n’avait pas éclaté, y compris la disparition.

L’horreur qui les a ravagés encadre pour l’éternité une relation qui aurait pu ne mener nulle part, car elle était si ordinaire et si jetable, comme tant d’amitiés adolescentes que le cinéma a montrées.

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